Ingénieur militaireJean-François-Aimé Dejean naquit à Castelnaudary, le 6 octobre 1749. Fils d'un subdélégué de l'intendance de Languedoc, il fut destiné par son père à l'état militaire. Ses premières études faites à l'École de Sorèze, il en sortit en 1766, pour entrer à l'École royale du génie de Mézières (promotion 1769), d'où il sortit avec le grade de lieutenant en second.
Employé dans plusieurs places fortes, le zèle, les connaissances étendues du jeune Dejean le firent bientôt employer comme ingénieur ordinaire, et ensuite comme ingénieur en chef, depuis 1781 jusqu'en 1791. Il était en Picardie au moment de la Révolution. Les guerres de la Révolution française allaient ouvrir à ses talents une carrière qu'il devait parcourir avec distinction. Chevalier de Saint-Louis[1] il fut nommé, en 1791, commandant en second des gardes nationales de la Somme, puis membre de l'administration de ce département.
Général de la Révolution française[modifier | modifier le code]Il servit sous Dumouriez (1792-1793), et donna sa démission de capitaine du génie à la nouvelle de la mort de Louis XVI ; mais la lettre de démission fut retirée par lui, en raison des revers éprouvés par l'armée au même moment. Il servait déjà en qualité de chef de bataillon à l'armée du Nord, lorsque sa brillante conduite, à la prise de la citadelle d'Anvers, le fit nommer, en 1793, commandant du génie sous Pichegru et directeur des fortifications. En juin 1795[1], il obtint le grade de général de brigade pour récompense des services qu'il avait rendus aux attaques de Courtrai et de Ménin, ainsi qu'aux sièges de Nimègue (18 brumaire an III) et d'Ypres (1794). Ce fut Dejean qui réunit secrètement en Hollande les bateaux et les agrès nécessaires pour tenter le passage du Rhin, que Kléber effectua avec un succès complet, dans la nuit du 5 au 6 septembre 1795, au-dessus de Düsseldorf. L'habileté et les talents qu'il déploya dans cette circonstance lui valurent le grade de général de division (10 octobre 1795[1]).
De retour quelque temps après au quartier-général de l'armée du Nord, il en obtint (lorsque le général Beurnonville fut appelé à l'armée de Sambre-et-Meuse) le commandement en chef par intérim (avec celui des troupes franco-bataves), de septembre 1796 à septembre 1797. Il fut destitué, le 23 septembre 1797, pour avoir refusé d'associer son armée aux plaintes de l'armée d'Italie contre les Conseils. Le général Dejean fut mis immédiatement à la réforme. Il fut réintégré l'année suivante, sur la demande du comité des fortifications, dans ses fonctions d'inspecteur-général des fortifications.
Ministre de Napoléon Ier[modifier | modifier le code]Nommé conseiller d'État après la journée du 18 brumaire, le premier Consul lui confia plusieurs missions importantes qui le firent remarquer et comme administrateur et comme homme d'État. C'est ainsi qu'il fut successivement chargé de l'exécution des conventions signées à Marengo, et de l'organisation du gouvernement de la République ligurienne. On lui confia, le 21 ventôse an X (12 mars 1802), la direction (ministère) de l'administration de la guerre, et le 21 août de l'année suivante, il fut élevé à la dignité de grand-trésorier de la Légion d'honneur. Choisi par Napoléon Ier, en avril 1805, pour présider le collège électoral de la Somme, le même collège le porta comme candidat au Sénat conservateur.
Dejean fut créé comte de l'Empire le 1er juin 1808. En 1809, lors du débarquement des Anglais dans l'île de Walcheren, il se rendit à Anvers pour y organiser des moyens de résistance. Peu de temps après, Napoléon retira au comte Dejean le portefeuille de l'administration de la guerre, pour avoir demandé un budget plus élevé que celui qui lui était alloué. Cette disgrâce ne fut pourtant que momentanée, et Napoléon le nomma bientôt premier inspecteur du génie (25 octobre 1808, chargé de l'inspection générale en Hollande le 21 avril 1810) et membre du Sénat conservateur (5 février 1810). En 1812, il fut élu président à vie du collège électoral d'Indre-et-Loire. La même année le vit présider la commission militaire qui condamna à mort les généraux Malet, Lahorie et Guidal.
Jean François Aimé Dejean (6 octobre 1749 - Castelnaudary ? 12 mai 1824 - Paris), 1er comte Dejean et de l'Empire (1808), Ingénieur (1770), général de brigade (1794), général de division (1795), conseiller d'État (1799), ministre de l'administration de la Guerre (1802 -1810), gouverneur de l'École Polytechnique (1814), Pair de France (4 juin 1814, 2 juin 1815 (Cent-Jours), Baron-pair héréditaire le 5 mars 1819), Grand trésorier de la
Légion d'honneur (1803),
D'argent au griffon essorant de sable au comble d'azur chargé à sénestre de deux étoiles et d'un croissant d'or et à dextre du quartier des comtes ministres.[12],[13],[8]